7 choses qu'on ne vous dit pas sur le métier d'opticien.

Cet article tiré d’expériences vécues vous invite dans le quotidien surprenant d’un opticien. Entre instants émouvants, défis techniques et anecdotes surprenantes, découvrez l'envers du décor de cette profession !

Olivia Coutant

photo de mains opticien qui prend une paire de lunettes en main
photo de mains opticien qui prend une paire de lunettes en main

Le métier d’opticien, vendre des lunettes, des lentilles, faire des montages et des examens de vue, peut paraître très sérieux ou voir banal. Mais détrompez-vous ! Être opticien, c’est aussi vivre des moments inoubliables, agréables, pleins d’espoir, touchants et stimulants.

Pendant mes 18 ans d’exercice en tant qu’opticienne, j’ai vécu ces moments, et je vous les partage ici.

Voici donc 7 choses qu’on ne vous dit pas sur le métier d’opticien.

1 - L’opticien est comme un confident pour ses clients


Être opticien, c'est aussi être une oreille attentive. Vous seriez étonné du nombre de clients qui m’ont raconté leur vie, leurs problèmes familiaux, de travail, leurs réflexions philosophiques, leurs soucis de santé. Les gens ont besoin de se livrer avant d’acheter leurs lunettes. Quand on y réfléchit, c’est vrai qu’un opticien doit connaître son client, sa personnalité et son quotidien pour lui proposer le meilleur équipement adapté. Chaque client est unique, il lui faut donc un équipement unique.
Être opticien, c’est aimer le contact humain !

2 - Un opticien redevient régulièrement étudiant


Le monde de l'optique est un secteur en constante effervescence, avec des avancées technologiques qui repoussent les limites chaque année. Les opticiens doivent rester à jour, jongler entre les dernières innovations en matière de verres, de lentilles, de matériaux et de montures. Cela signifie accueillir régulièrement les représentants des plus grandes marques, qui viennent présenter leurs dernières trouvailles avec un enthousiasme débordant… et souvent un jargon technique qui peut donner mal à la tête !
Parfois, ces représentants nous lancent dans des explications si pointues et remplies de termes techniques qu’on se retrouve un peu perdus. Là où eux voient une « révolution nanotechnologique », nous, on reste suspendus à leurs lèvres, à moitié largués mais avec un air ultra attentif. Parce que oui, entre explications de "matériaux photosensibles" et de "courbures optiques asphériques" combiné à "une technologie de fabrication freeforme", on finit parfois par se dire que notre réponse la plus sûre reste un bon vieux : « Waouh, c’est SUPER ! »

3 - Un opticien est un visionnaire (ou tente de l’être) en matière de mode pour sa clientèle


Dans le monde des opticiens, anticiper la mode est presque un sport ! Les styles évoluent sans cesse, et les designers de montures se réinventent à chaque collection, en osant des couleurs, des formes et des matériaux originaux. Mais chaque opticien a sa propre clientèle avec des goûts spécifiques, influencés par la région, les habitudes locales et, bien sûr, par le caractère unique du magasin. Résultat : un opticien doit savoir sélectionner les marques et modèles avec flair, en équilibrant tendances et préférences des clients.
Chaque rencontre avec un représentant est une immersion dans un défilé de montures dernier cri. C’est un véritable casse-tête stylistique où chaque modèle semble crucial : entre un coloris "écaille violine" ou "violacé écaille", on dirait que l’avenir du magasin en dépend ! Entre les heures d’essayages et les hésitations sans fin, l’opticien devient un vrai styliste, prévoyant ce qui fera vibrer sa clientèle. Une paire de lunettes est bien plus qu’un accessoire, elle est une affirmation de style et de personnalité !

4 - Un opticien subit régulièrement des sueurs froides en atelier


Le passage en atelier est un moment de vérité. Ici, l’opticien doit non seulement ajuster mais aussi assembler avec précision et savoir-faire chaque verre et monture pour en faire une pièce unique. Certains montages sont simples, d’autres deviennent de vrais défis techniques : verres de fortes corrections, montures complexes ou assemblages fragiles qui testent la patience et la dextérité. Et là où la prudence est reine, les sueurs froides ne sont jamais loin !
Quand il s’agit de remplacer des verres pour une monture en plastique des années 70, celle que la cliente adore et portait étant jeune, un collector qu’aucun fabricant ne produit plus, bien sûr. Vous serrez les mâchoires, les mains un peu tremblantes, priant et repriant que rien ne casse jusqu’à la fin. Chaque geste compte. Et malgré toutes les prières et tous les soins, CRAC ! La monture casse dans vos mains. La pire des annonces à faire…

5 - Un opticien possède un QG : l’atelier


Si le magasin est la façade, l’atelier est le cœur battant du métier d’opticien. Cette petite pièce bourrée d’outils, de vis et de machines bourdonnantes peut sembler austère, mais en réalité, elle fourmille d’histoires. C’est là que les verres se montent et que les lunettes se réparent, mais c’est aussi là que l’équipe se réunit en « comité stratégique » pour des réunions de crise, des fous rires à gogo, pour fêter des événements importants et même quelques franches engueulades. On partage ici les petites victoires, les annonces importantes comme les grossesses, les démissions ou les mariages. C’est aussi l’endroit idéal pour critiquer les clients pénibles (et parfois, soyons honnêtes, le patron !).
Derrière la vitre de l’atelier se cache un véritable QG où la vie du magasin bat son plein et où tous les moments partagés resteront gravés en mémoire.

6 - Un opticien vit des moments bouleversants


Travailler dans l’optique, c’est réaliser à quel point la vue est un sens précieux, surtout pour ceux qui en sont privés. Vendre la bonne paire de lunettes, c’est plus qu’un simple geste commercial : pour certains clients, cela représente retrouver la vue.
Chaque cas est unique, mais certains moments m’ont marqué plus que d’autres : aider un enfant handicapé moteur avec des lunettes spécialement conçues pour redresser sa posture, par exemple. Ou, sommet du bouleversement, cet instant où un bébé de 6 mois qui vient d'essayer ses nouvelles lunettes voit sa maman clairement pour la toute première fois. Dans ces moments-là, les opticiens se sentent autant artisans qu’acteurs d’un petit miracle.

7 - Un opticien se prend de temps en temps pour un médecin


Légalement, l’opticien peut faire des examens de vue et modifier les ordonnances sous certaines conditions, bien sûr. Quand on prenait rendez-vous pour des examens de vue régulièrement et qu’on réadaptait les ordonnances, les clients portaient un vif intérêt à ce qu’on leur disait… et oui, on s’y croyait un peu !
Si vous voulez en savoir plus sur la législation de l’adaptation des verres et lunettes, vous pouvez consulter cet article du site Acuité :
Décret sur l'adaptation de la correction.

8 - Petit bonus : Garder en tête qu’un opticien est multitâche


En une seule journée, un opticien peut être vendeur, conseiller en style, réparateur, monteur, logisticien, visagiste, conseiller en réfraction, assistant d’ophtalmologiste, secrétaire administratif et bien d’autres !
Bref, c’est jongler sans cesse entre l’atelier, le contact client, la salle d’examens de vue, sans oublier la gestion du magasin. Une polyvalence essentielle qui, bien que parfois épuisante, apporte une richesse unique à chaque journée passée dans ce métier.

Au fond, être opticien, au-delà de vendre des lunettes et lentilles, c’est surtout vivre des rencontres uniques, des défis en série, des moments de bonheur, des remises en question, apprendre et se renouveler tous les jours, partager des émotions.
Alors je pense que tous les opticiens qui liront cet article, « les 7 choses qu’on ne vous dit pas sur le métier d’opticien », se reconnaîtront un peu, et ceux qui sont intéressés par ce métier oseront peut-être sauter le pas.


Bonne continuation à tous !